Déterminants conduisant les patientes à consulter aux urgences gynécologiques et obstétrique du CHU de Nice plutôt qu'en médecine de ville

Déterminants conduisant les patientes à consulter aux urgences gynécologiques et obstétrique du CHU de Nice plutôt qu'en médecine de ville PDF Author: Laure David
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Languages : fr
Pages : 224

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Book Description
Quels sont les déterminants qui conduisent les patientes à consulter aux urgences gynécologiques et obstétriques du CHU de Nice plutôt qu’en médecine de ville ? Nous avons mené une étude prospective en interrogeant, du 15 juillet au 19 septembre 2010, 300 patientes qui ont consulté aux urgences gynécologiques et obstétriques de l’hôpital de l’Archet 2 de Nice pour des pathologies gynécologiques ou obstétricales. 30% des patientes étaient sans emploi, 23% bénéficiaient de la CMU ou de l’AME, 56% avaient accès aux soins avec à la fois un suivi par le médecin généraliste et par le gynécologue. Les patientes possédant une mutuelle avaient quatre fois plus de chance d’être suivie par un médecin généraliste (p=0.02), quinze fois plus par un gynécologue (p=0.01). Les patientes consultaient, pour plus de la moitié d’entre elles, pour des motifs obstétricaux. Les principales motivations du recours aux urgences étaient le sentiment d’urgence, la confiance dans l’hôpital, l’absence de rendez-vous, l’accès libre, la présence d’un plateau technique, l’absence d’avance de frais. 27% des patientes avaient consulté un médecin généraliste en première intention. 74% ne connaissaient aucune autre alternative aux urgences du CHU. L’urgence ressentie était évoquée chez 48% des patientes, 29% de ces consultations se sont révélées des urgences réelles. L’urgence ressentie était augmentée de 20% pour les patientes bénéficiant de la CMU ou de l’AME (p=0.02), quatre fois plus importante pour les patientes non suivies par un médecin traitant (p=0.01). Les consultations pour des urgences réelles étaient significativement plus fréquentes après avis médical (p=0.38) ou consultation avec un médecin de ville (p=0.02). 82% des patientes ont bénéficié d’examens complémentaires, 78% d’une prescription médicale de sortie, 6% ont été hospitalisées. Cette étude a permis de mieux appréhender les déterminants conduisant les patientes à consulter aux urgences gynécologiques plutôt qu’en médecine de ville (l’urgence ressentie, la précarité, la praticité des urgences) et montre la nécessité d’améliorer la permanence de soins. Cette enquête met en lumière la nécessité d’informer, d’éduquer les patientes sur la notion d'urgence gynécologique et d'éviter ou du moins atténuer les risques d'une mauvaise appréciation des situations. On retrouve ici la problématique essentielle de l'éducation pour la santé, dans laquelle le médecin généraliste, en matière gynécologique notamment, doit assumer toute la place qui lui incombe, et sera amené à le faire avec une acuité croissante dans le futur. Le médecin généraliste occupe une place clef dans l'organisation des soins.