Formation des étudiants en médecine européens face à la promotion pharmaceutique et la gestion des conflits d’intérêts

Formation des étudiants en médecine européens face à la promotion pharmaceutique et la gestion des conflits d’intérêts PDF Author: Fanny Tastet
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Languages : fr
Pages : 130

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Book Description
Introduction : Les conflits d’intérêts en médecine existent et ne sont pas toujours évidents à détecter par les pouvoirs publics ni même par les médecins eux-mêmes. Les étudiants en médecine n’échappent pas à ce phénomène, plusieurs études nous ont montré l’importance d’une formation dès les premières années or en France le rapport Bégaud de 2013 montrait que le volume de formation initiale sur le médicament restait 1,5 à 4 fois inférieur à celui des autres pays. Nous nous sommes donc intéressés à la formation des étudiants en médecine face à la promotion pharmaceutique et à la gestion des COI par les universités chez nos voisins européens. Méthode : nous avons réalisé une revue narrative non systématisée de la littérature à partir de « PubMed », « Google Scholar » et « The Cochrane Library ». Nous avons inclus les articles parus après 2000 traitant de la formation des étudiants en médecine concernant la promotion pharmaceutique, la gestion des COI par les universités ainsi que les contacts entre étudiants en médecine et industrie et leur ressentis. Résultat : nous avons inclus 16 articles, 12 enquêtes transversales, 1 revue systématisée, 1 essais contrôlé randomisé, 2 enquêtes avant/après une intervention. 100% de nos articles ont montré une absence d’intégration du sujet au cursus officiels des universités. En moyenne les étudiants recevaient 1 à 2 demi-journée de cours sur le sujet, moins de 10% des universités consacraient plus de 10h de cours au sujet. Les cours étaient souvent optionnels et peu choisis par les étudiants (20% seulement). Les universités n’avaient pas de politique de gestions des COI ou des politiques peu restrictives méconnues des professeurs et des étudiants. Les contacts entre étudiants et industries restaient fréquents, plus de 80% des étudiants avaient déjà eu des contacts avec l’industrie, 70% d’entre eux avaient déjà eu des repas financés par l’industrie et plus de 60% d’entre eux avaient déjà reçus des cadeaux provenant de l’industrie parfois directement de la part de leur professeur. Peu de législations nationales étaient mises en place avec peu de résultat. Discussion : notre étude a montré des résultats comparables à la littérature. Les rares formations sont originaires d’initiatives individuelles ou relayées au second rang sous forme de cours optionnels peu attrayant pour les étudiants. Les professeurs et les leaders d’opinion ne montrent ne se positionnent pas sur le sujet ou continuent à offrir à leur étudiant des avantages et des cadeaux provenant de l’industrie. Les étudiants restent ambivalents, ils ne se sentent pas préparer à travailler avec l’industrie pharmaceutique, ils souhaitent une formation plus approfondie et des universités plus investies, mais ils souhaitent également continuer à percevoir des avantages. Les effets de la législation sont variables, en Finlande, les contacts ont baissé après le renforcement de la législation, mais les étudiants ont tendance à être moins sensibilisés et à réclamer plus de contact. La législation seule ne peut donc pas aboutir à des résultats probant s’il n’y a pas de communication sur le sujet ni de formation adéquate. Conclusion : la formation des étudiants en médecine européens face à la promotion pharmaceutique n’est guère différente chez nos voisins qu’en France. Les universités n’ont pas encore mis en place de cursus officiel et seuls quelques heures de cours sont allouées au sujet. Les politiques de gestion des COI par les universités sont inexistantes malgré un sujet déjà bien connus. Le nouveau projet de loi « Ma santé 2022 » en France pourrait faire évoluer les choses. Plusieurs étude de classement des facultés européennes sont en cours, permettront-elles une fois de plus de sensibiliser les dirigeants sur l’importance d’une formation précoce des étudiants et permettront des changements en profondeur