L'allergie à l'amoxicilline en médecine générale PDF Download

Author: Zoé Gabillard
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Languages : fr
Pages : 196

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Book Description
Introduction : la prévalence des maladies allergiques ne cesse d'augmenter depuis plusieurs années. Dans le contexte actuel de prescription raisonnée d'antibiothérapie, l'allergie à l'amoxicilline et les prescriptions de molécules alternatives apparaissent être un sujet central en médecine de ville. Cependant, la prévalence de "vrais allergiques" à cet antibiotique est faible lorsqu'un test de provocation par voie orale est pratiqué. Les patients suspects d'allergie ne voient que très rarement leur diagnostic initial remis en question. L'objectif principal de ce travail est d'analyser les freins aux explorations allergologiques du point de vue des patients. Matériel et méthode : il s'agit d'une étude descriptive, analytique, multicentrique, menée sur une série de patients adultes et pédiatriques pour lesquels une suspicion d'allergie à l'amoxicilline était rapportée dans les antécédents. Les patients ont été recrutés de Mai à Juillet 2018 au sein de cabinets de Médecine Générale et de services d'accueil d'urgences adultes et pédiatriques d'Ile de France. Résultats : au total, 125 patients ont été inclus (91 adultes et 34 enfants). 12,8 % des patients ont éffectué des explorations allergologiques avec une différence significative entre les adultes et les enfants (15.4 % vs 5.9 %, p=0.029). les principaux freins évoqués par les patients à leur réalisation étaient : l'absence d'indication par le médecin traitant (45.9%) sans différence significative entre la population adulte et pédiatrique (44.2 % vs 9.3 %, p= 0.0003); la méconnaissance de la nécessité de ces explorations (18.3 %, 19.5 % vs 15.6 %, p=0.788); le manque de disponibilité des spécialistes (14.7 %, 13 % vs 21.9%, p=0.244); le manque de temps (11 %; 10.4 % vs 12.5%, p=0.745). La majorité des patients préféraient une réintroduction en hôpital de jour d'allergologie (54.4 %, 55.9% vs 53.8%, p=0.839) mais les parents des enfants suspects d'allergie étaient significativement plus en faveur d'une réintroduction de l'antibiotique au domicile en cas d'explorations allergologiques allergologiques négatives (38.2 % vs 19.8%, p=0.033). Enfin, la principale appréhension à reprendre la molécule était la peur de refaire les mêmes symptômes (60.8 %, 63.7 % vs 52.9 %, p=0.271) exacerbée chez les parents avec une crainte d'une réaction grave voire mortelle (50 % vs 26.4 %, p=0.012). Conclusion : la suspicion d'une allergie à l'amoxicilline semble être un diagnostic difficile à remettre en cause notamment du fait du manque de lien entre médecins traitants et allergologues. Les parents des enfants suspects d'allergie sont la population à cibler de façon privilégiée en terme d'information sur les explorations allergologiques. La formation et la sensibilisation des médecins traitants sur les hypersensibilités médicamenteuses ainsi que sur les enjeux que représente l'allergie à l'amoxicilline est un des axes d'amélioration des pratiques à envisager.