Impact des recommandations de l’ANSM dans la prise en charge des collections aiguës suppurées d’origine dentaire

Impact des recommandations de l’ANSM dans la prise en charge des collections aiguës suppurées d’origine dentaire PDF Author: Emeline Noaillon Barbosa
Publisher:
ISBN:
Category :
Languages : fr
Pages : 166

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Book Description
Introduction : la prise en charge des collections circonscrites aiguës suppurées d’origine dentaire (CCASD) implique un drainage, le traitement de la dent causale ainsi que la mise en place d’une antibiothérapie dont le choix repose actuellement sur les recommandations de l’ansm (recommandations AFSSAPS, 2011). En première intention, elles préconisent la prescription d’amoxicilline (2g/jours) ou clindamycine (1200g/jour) en cas d’allergie ; en seconde intention, une bithérapie associant classiquement l’amoxicilline à l’acide clavulanique ou au métronidazole. L’émergence de mécanismes de résistances bactériennes a conduit à la mise en place d’actions favorisant une meilleure utilisation des antibiotiques. La France s’inscrit parmi les plus gros consommateurs en Europe (ANSM 2017) : une surconsommation globale, une utilisation trop fréquente de molécules à large spectre en pratique courante. Dans ce contexte, l’ansm a émis des recommandations sur la prescription des antibiotiques pour la prise en charge des CCASD. Sachant que 90% des prescriptions sont faites en ville dont 8% par les chirurgiens-dentistes (CD), il est apparu nécessaire de connaître leur attitude à ce sujet. Nous avons donc souhaité évaluer l’impact des recommandations de l’ansm chez les CD en France, dans la prise en charge des CCASD. Matériel et méthode : pour cela, nous avons réalisé une enquête nationale déclarative et observationnelle, en collaboration avec l’ufsbd (Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire), auprès de 15000 praticiens, ayant reçu le questionnaire par mail. Il comprenait 28 questions sur quatre thèmes principaux : prise en charge des CCASD, connaissance des recommandations, leur application, formations professionnelles initiales et continues. Le questionnaire a été diffusé de décembre 2015 à mars 2016, et nous avons effectué plusieurs relances. Les réponses étaient anonymes. Résultats : sur l’ensemble des praticiens, 690 (4,6%) ont participé à l’étude. 13% suivaient de manière stricte les recommandations et 70,5% réalisaient un acte clinique le jour de l’urgence : il correspondait à 98% à un drainage (par voie muqueuse ou ouverture de la dent). Dans seulement un-tiers des cas la prescription de première intention se portait sur l’amoxicilline seule. 44% y associaient des anti-inflammatoires. 68% des praticiens reconnaissaient finalement connaître les recommandations de l’ANSM par leur formation initiale (36%), une revue professionnelle (27%) ou un congrès (19%). La plupart suivaient une formation continue (77% par une revue professionnelle, 90% des congrès, 38% un cursus de formation continue théorique). 89% prescrivaient des anti-inflammatoires lors de la consultation d’urgence. Conclusion : il existe peu de données évaluant l’impact des recommandations à ce sujet, mais il est communément admis qu’elles sont peu suivies, ce que révèle également notre étude. Les raisons invoquées sont multiples : désaccord des praticiens sur l’efficacité des recommandations, manque de temps, contraintes organisationnelles. Bien que la bithérapie soit considérée comme plus efficace par les CD interrogés pour traiter les CCASD, les experts s’accordent à dire qu’elle participe à la création de résistance bactérienne, considérée comme « l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale », et faisant l’objet d’un plan d’action mondial mis en place par l’oms et l’onu en 2015.

Impact des recommandations de l’ANSM dans la prise en charge des collections aiguës suppurées d’origine dentaire

Impact des recommandations de l’ANSM dans la prise en charge des collections aiguës suppurées d’origine dentaire PDF Author: Emeline Noaillon Barbosa
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Introduction : la prise en charge des collections circonscrites aiguës suppurées d’origine dentaire (CCASD) implique un drainage, le traitement de la dent causale ainsi que la mise en place d’une antibiothérapie dont le choix repose actuellement sur les recommandations de l’ansm (recommandations AFSSAPS, 2011). En première intention, elles préconisent la prescription d’amoxicilline (2g/jours) ou clindamycine (1200g/jour) en cas d’allergie ; en seconde intention, une bithérapie associant classiquement l’amoxicilline à l’acide clavulanique ou au métronidazole. L’émergence de mécanismes de résistances bactériennes a conduit à la mise en place d’actions favorisant une meilleure utilisation des antibiotiques. La France s’inscrit parmi les plus gros consommateurs en Europe (ANSM 2017) : une surconsommation globale, une utilisation trop fréquente de molécules à large spectre en pratique courante. Dans ce contexte, l’ansm a émis des recommandations sur la prescription des antibiotiques pour la prise en charge des CCASD. Sachant que 90% des prescriptions sont faites en ville dont 8% par les chirurgiens-dentistes (CD), il est apparu nécessaire de connaître leur attitude à ce sujet. Nous avons donc souhaité évaluer l’impact des recommandations de l’ansm chez les CD en France, dans la prise en charge des CCASD. Matériel et méthode : pour cela, nous avons réalisé une enquête nationale déclarative et observationnelle, en collaboration avec l’ufsbd (Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire), auprès de 15000 praticiens, ayant reçu le questionnaire par mail. Il comprenait 28 questions sur quatre thèmes principaux : prise en charge des CCASD, connaissance des recommandations, leur application, formations professionnelles initiales et continues. Le questionnaire a été diffusé de décembre 2015 à mars 2016, et nous avons effectué plusieurs relances. Les réponses étaient anonymes. Résultats : sur l’ensemble des praticiens, 690 (4,6%) ont participé à l’étude. 13% suivaient de manière stricte les recommandations et 70,5% réalisaient un acte clinique le jour de l’urgence : il correspondait à 98% à un drainage (par voie muqueuse ou ouverture de la dent). Dans seulement un-tiers des cas la prescription de première intention se portait sur l’amoxicilline seule. 44% y associaient des anti-inflammatoires. 68% des praticiens reconnaissaient finalement connaître les recommandations de l’ANSM par leur formation initiale (36%), une revue professionnelle (27%) ou un congrès (19%). La plupart suivaient une formation continue (77% par une revue professionnelle, 90% des congrès, 38% un cursus de formation continue théorique). 89% prescrivaient des anti-inflammatoires lors de la consultation d’urgence. Conclusion : il existe peu de données évaluant l’impact des recommandations à ce sujet, mais il est communément admis qu’elles sont peu suivies, ce que révèle également notre étude. Les raisons invoquées sont multiples : désaccord des praticiens sur l’efficacité des recommandations, manque de temps, contraintes organisationnelles. Bien que la bithérapie soit considérée comme plus efficace par les CD interrogés pour traiter les CCASD, les experts s’accordent à dire qu’elle participe à la création de résistance bactérienne, considérée comme « l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale », et faisant l’objet d’un plan d’action mondial mis en place par l’oms et l’onu en 2015.